LA SAINTE TRINITE DANS LE CATECHISME ET DANS „LA VRAIE VIE EN DIEU”

Trójca w Chwale – Pereda

P. Michel Kaszowski

La Sainte Trinité dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique et dans les écrits de Vassula. Comparaison avec l’enseignement de l’Eglise et réponse à la critique du Père M. Pacwa.

Première partie

LA SAINTE TRINITE DANS LE CATECHISME DE L’EGLISE CATHOLIQUE ET DANS „LA VRAIE VIE EN DIEU”

On entend parfois que l’enseignement sur la Sainte Trinité dans les écrits de Vassula Ryden serait hérétique et ne correspondrait pas à l’enseignement de l’Eglise catholique. Est-ce vrai ?
Enseigne d’une façon hérétique celui qui s’oppose à l’enseignement de l’Eglise. Or, dans les écrits de Vassula Ryden, contrairement à ce qu’on leur reproche, on y trouve la même doctrine sur la Sainte Trinité que celle donnée par l’Eglise. Pour le prouver il suffit de comparer le contenu de „La Vraie Vie en Dieu” avec l’enseignement du Catéchisme de l’Eglise Catholique, qui résume l’essentiel de la foi de l’Eglise au sujet du mystère trinitaire.

Il n’y a qu’un seul Dieu en trois Personnes

Il n’y a qu’un seul Dieu. C’est une vérité essentielle proclamée par la Révélation et répétée par le Catéchisme : „La Trinité est Une. Nous ne confessons pas trois dieux, mais un seul Dieu en trois personnes : „la Trinité consubstantielle” [Cc Constantinople II en 553 : DS 421] (Catéchisme 253).
Le même enseignement sur l’unicité de Dieu se trouve dans „La Vraie Vie en Dieu”. En voici quelques exemples :
„Rappelle-toi, Je suis Un, La Sainte Trinité est Une.” (23 mars 1987)
„Moi, votre Seigneur Jésus-Christ, J’exhale Mes Soupirs d’Amour sur votre front et avec Grand Amour, Je bénis chacun de vous pour vous unir et ne devenir qu’un comme la Très Sainte Trinité est Une et la Même; vous aussi soyez un sous Mon Saint Nom.” (10 octobre 1989)
„O Vassula, Vassula, Je suis Un. Moi Dieu, Je suis Unique. Mes enfants sont tous créés de Ma Main. Pourquoi sont-ils tous dispersés ? Je désire l’Unité. Je veux que Mes enfants s’unissent. Je suis Un Dieu Unique et ils doivent comprendre que la Sainte Trinité est toute en Un! Le Saint-Esprit, Le Père Saint et Jésus-Christ le Fils, tous Trois sont Un. (4 avril 1987)
Ainsi donc – selon le Catéchisme et „La Vraie Vie en Dieu” – la Trinité est une dans Sa Divine substance, c’est-à-dire dans Sa Divine nature, Sa Divine essence (cf. Catéchisme 252, 253).

Chaque Personne Divine est Dieu tout entier

L’Eglise enseigne encore que chaque Personne Divine est entièrement le même Dieu infini et éternel. Cela signifie que la Divine substance n’est pas partagée en trois parties possédées séparément par les Personnes Divines. Le Catéchisme exprime ce mystère de la foi comme suit : „Les personnes divines ne se partagent pas l’unique divinité mais chacune d’elles est Dieu tout entier : „Le Père est cela même qu’est le Fils, le Fils cela même qu’est le Père, le Père et le Fils cela même qu’est le Saint-Esprit, c’est-à-dire un seul Dieu par nature.” [Cc Tolède XI en 675 : DS 530.] „Chacune des trois personnes est cette réalité, c’est-à-dire la substance, l’essence ou la nature divine.” [Cc Latran IV en 1215 : DS 804] (Catéchisme 253)

La doctrine, selon laquelle chaque Personne Divine est la même suprême réalité, se trouve également dans les écrits de Vassula. Ainsi Jésus explique qu’il est le „Tout” Divin ainsi que le Père, c’est-à-dire qu’il est la même substance Divine que les autres Personnes :
„Apprends que Dieu et Moi, Je suis Un, Je suis le Père et le Fils. Comprends-tu maintenant? Je suis Un, Je suis Tout en Un. Je suis Tout en Un.
– Tu es Tout en Un ?
– Oui, Je suis.
– Et la Lumière ?
– Je suis aussi la Lumière. Ecoute-Moi.” (2 mars 1987).
Ce texte essaie de nous approcher du mystère insondable de la foi, enseigné par Eglise, que chaque Personne Divine est la même substance Divine, le même „Tout” Divin. Autrement dit le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont la même perfection infinie, qu’on appelle substance, nature ou encore essence Divine.

Les Personnes Divines ne sont pas séparées

Le Catéchisme explique ensuite que les Personnes Divines ne sont pas séparées l’Une de l’Autre à cause de leur nature unique : „„A cause de cette unité, le Père est tout entier dans le Fils, tout entier dans le Saint-Esprit; le Fils est tout entier dans le Père, tout entier dans le Saint-Esprit; le Saint-Esprit tout entier dans le Père, tout entier dans le Fils.” [Cc Florence en 1442 : DS 1331]” (Catéchisme 255)

A ce propos, la doctrine dans „La Vraie Vie en Dieu” est la même. En effet, Jésus explique à Vassula : „N’ai-Je pas dit que Je suis dans le Père et que le Père est en Moi? Si Je suis dans le Père et que le Père est en Moi, Mon Coeur également est dans le Père et Son Coeur est dans le Mien.” (25 mars 96)

Bien que Dieu soit un, les Personne Divines se distinguent réellement entre Elles

Et voici encore une vérité, ou plutôt encore un mystère de la foi concernant la Sainte Trinité : Dieu, un et unique, est en Trois Personnes et pourtant ces Personnes Divines se distinguent entre Elles réellement et non pas uniquement par leurs noms ou bien par de certaines modalités de l’être divin. On lit dans le Catéchisme à ce propos : „Les personnes divines sont réellement distinctes entre Elles. „Dieu est unique mais non pas solitaire”.” [Fides Damasi : DS 71] „Père”, „Fils”, „Esprit Saint” ne sont pas simplement des noms désignant des modalités de l’être divin, car ils sont réellement distincts entre eux : „Celui qui est le Fils n’est pas le Père, et celui qui est le Père n’est pas le Fils, ni le Saint-Esprit n’est celui qui est le Père ou le Fils” [Cc Tolède XI en 675 : DS 530]. Ils sont distincts entre eux par leurs relations d’origine : „C’est le Père qui engendre, le Fils qui est engendré, le Saint-Esprit qui procède” [Cc Latran IV en 1215 : DS 804] L’Unité divine est Trine”. (Catéchisme 254)

La même doctrine se trouve dans les écrits de Vassula. L’unité de la Sainte Trinité y est fort soulignée, sans pour autant que les Personnes Divines ne s’identifient : p. ex. Elles parlent séparément en tant que Personne distinctes. Le Christ parle du Père et du Saint Esprit, mais Il ne s’identifie pas avec Eux en tant que Personne. Il ne dit jamais : „Je suis la même Personne que le Père, que l’Esprit Saint”. (Ce ne sont que des adversaires de „La Vraie Vie en Dieu” qui imputent aux paroles de Jésus ce sens erroné) Une identification se voit uniquement quand une des Personnes Divines parle de la substance Divine, c’est-à-dire de Sa nature qui n’est qu’une et la même pour toutes les Personnes.

On découvre dans „La Vraie Vie en Dieu” la même présentation de la Trinité que dans la Sainte Ecriture où d’abord, dans l’Ancien Testament, se révèle Dieu unique et ensuite, dans le Nouveau Testament, le vrai et unique Fils de Dieu devenu homme. Il promet ensuite l’Esprit Saint : Quelqu’un qui – bien que non identique avec le Père et le Fils – aura toutes les qualités et les capacités de la nature Divine comme connaissance des profondeurs de Dieu (cf. 1 Co, 2,10), Sa puissance etc.

Une conclusion s’impose : dans „La Vraie Vie en Dieu” on trouve la même doctrine sur la Sainte Trinité que dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique, c.-à-d. elle est celle que l’Eglise présente dans son enseignement dogmatique.

Les adversaires de „La Vraie Vie en Dieu”, qui veulent à tout prix trouver des hérésies trinitaires dans cette oeuvre, se servent le plus souvent d’une méthode assez spéciale. Or ils essaient de prouver que Dieu ne parle pas à Vassula comme „il faut”, comme „il devrait parler” en tant que Trinité. Autrement dit, les Personnes Divines commettent – selon eux – des erreurs ne parlant pas comme certains théologiens le voudraient. En lisant certaines paroles de critique adressées contre les écrits de Vassula on a l’impression que ses auteurs savent mieux que les Personnes Divines comment Elles doivent s’exprimer correctement sans tomber dans les hérésies trinitaires. Mais cela est un problème qui sera traité à part.

Deuxième partie

REPONSE AUX ACCUSATEURS DE VASSULA LUI REPROCHANT DES HERESIES TRINITAIRES

Passons maintenant à analyser les reproches majeurs qu’on pose aux messages de „La Vraie Vie en Dieu”. On essaiera de répondre aux paroles de la critique et à cette occasion d’examiner une méthode tendancieuse qui – si on l’appliquait à une autre oeuvre théologique – permettrait certainement d’y trouver des erreurs.

Une méthode qui permet de trouver partout des „hérésies”

Bien que l’enseignement de „La Vraie Vie en Dieu” au sujet de la Sainte Trinité soit identique à celui du Catéchisme de l’Eglise Catholique, Vassula Ryden et ses écrit sont souvent l’objet d’accusations et d’une critique acharnée. En effet, certains théologiens reprochent à ses écrits de confondre les Personnes Divines , c’est-à-dire de les présenter comme identiques, enseignant ainsi une doctrine trinitaire hérétique.

Mais est-il vrai que „La Vraie Vie en Dieu” contredit le dogme de l’Eglise selon lequel il y a une différence réelle entre les Personnes Divines ? (cf. Catéchisme 253, 254, 255).

Une lecture attentive des écrits de Vassula et l’analyse de ce qu’elle dit elle-même dans ses nombreux témoignages n’autorise aucunement ce jugement. En effet, dans „La Vraie Vie en Dieu” les trois Personnes Divines se distinguent bien l’Une de l’Autre. Cette distinction en tant que Personnes est visible p. ex. dans le fait que ces Personnes parlent indépendamment. Elles ne sont jamais identifiées parce que – et c’est peut être le plus important – jamais les écrits de Vassula ne mettent en doute leurs „relations d’origine”. Et c’est grâce à ces relations – et non à cause de Leurs appellations – que les Personnes Divines se distinguent réellement entre Elles. (Cf. Catéchisme 254)
Ainsi donc, dans „la Vraie Vie en Dieu”, le Fils n’est jamais identifié avec le Père en tant que Personne, car Il n’est jamais présenté comme ”Celui qui engendre” (cf. Catéchisme 254). Il est toujours „Celui qui est engendré” (cf. Catéchisme 254) , c’est-à-dire il est toujours le Fils, quel que soit le nom qu’on Lui applique.
L’Esprit Saint – dans „la Vraie Vie en Dieu” – Lui non plus ne s’identifie ni avec le Père ni avec le Fils, en tant que Personne Divine, parce que nulle part Il n’est appelé „Celui qui engendre” (c’est-à-dire le Père), ni „Celui qui est engendré” (c’est-à-dire le Fils). En plus Il est envoyé par le Père et par le Fils , et il est évident que l’on ne peut envoyer qu’une personne distincte de soi-même. On ne s’envoie jamais soi-même!

Alors, dans l’ensemble des écrits de Vassula, les Personnes Divines sont présentées – conformément à l’enseignement de l’Eglise – comme Celles qui se distinguent réellement l’Une de l’Autre.

A ma connaissance, il n’y a pas dans „La Vraie Vie en Dieu” une seule phrase qui comporterait une hérésie trinitaire, affirmant p. ex. : „Il n’y a pas, en Dieu, de relations d’origine” ou „En Dieu il n’y qu’une personne” ou „Le Père, le Fils et l’Esprit Saint sont la même personne” ou „Moi, Jésus Christ, je suis la même personne que le Père et que l’Esprit Saint” ou encore „Le Père, le Fils et l’Esprit Saint sont identique en tant que Personnes Divines et ne se distinguent pas réellement entre Eux en tant que Personnes”. De pareilles affirmations ne correspondraient bien sûr pas à l’enseignement de l’Eglise, mais il n’en existe pas dans les écrits de Vassula. Il n’y a pas d’hérésie – comme on le verra encore – même dans les passages où aux Personnes Divines sont appliqués les noms semblables p. ex. „Père”

S’il n’y a pas d’hérésie dans „La Vraie Vie en Dieu”, comment donc ses adversaires font-ils pour dire qu’ils en ont „trouvé” ? Les ennemis des écrits de Vassula savent bien qu’ils perdraient leur temps en y cherchant des hérésies formelles – c’est-à-dire exprimées explicitement –, parce qu’il n’en existe pas dans cet oeuvre. Alors ils adoptent une méthode particulière pour trouver malgré tout des „erreurs” et des „hérésies”.

Quelles sont les caractéristiques de cette méthode ? Son principe est simple : il s’agit d’interpréter des textes de „La Vraie Vie en Dieu” selon la règle suivante : que les paroles des Personnes Divines, qui parlent à Vassula, puissent être interprétées dans l’esprit de l’enseignement de l’Eglise ou contre cet esprit, il s’agit toujours de les interpréter comme contredisant cet enseignement. Autrement dit, il faut toujours donner aux mots le pire de tous les sens possibles. Grâce à cette méthode, on parvient toujours à tirer la conclusion désirée, à savoir, en l’occurrence : „Vassula contredit les dogmes de l’Eglise et répands des hérésies”. Or, cela est faux. Vassula ne contredit nullement les dogmes de l’Eglise. Bien au contraire, elle les proclame. C’est la méthode d’interprétation des textes, employée pas ses adversaires, qui est erronée et pas honnête, car si on l’appliquait à n’importe quelle oeuvre, – même à la Sainte Ecriture – on y „trouverait” une quantité d’„hérésies ”.

„Ambigu” et „confus” ne signifie pas „erroné” et „hérétique”

L’arme préférée des adversaires des écrits de Vassula est de leur reprocher une „ambiguïté” et la „confusion”. Cet argument n’est pas honnête, car il suggère que ce qui parait comme ambigu et confus est erroné, hérétique, insensé et sans valeur. En utilisant cet argument on pourrait compromettre aux yeux des lecteurs même les oeuvres les meilleures.
Dans les passages dont le sens des phrases ou des mots ne parait pas clair, il est inadmissible d’y dénoncer des erreurs et des hérésies, alors qu’il n’y a qu’une ambiguïté. Si l’ambiguïté était une erreur, il faudrait mettre en doute la valeur de toutes les expressions poétiques, métaphoriques qui se trouvent même dans la Sainte Ecriture.
Or, une erreur ou une hérésie ne se trouvent que dans les affirmations dont le sens est clair, univoque. Quant aux phrases ambiguës et confuses, elles peuvent être erronées ou bien vraies, ce qu’on peut découvrir en analysant le contexte. C’est lui qui indique le vrai sens des expressions ambiguës et confuses et non pas l’imagination du lecteur. Ainsi donc l’ambiguïté n’est pas ni erreur ni hérésie.
Et quant aux expressions et les textes qui semblent confus, il faut souligner que parfois ils paraissent incompréhensibles, car ils dépassent la capacité intellectuelle du lecteur, son intelligence. En effet, un livre pour les adultes peut se présenter comme très obscur, confus et incompréhensible pour un enfant qui a à peine appris à lire.

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Passons maintenant à l’étude détaillée des passages de „La Vraie Vie en Dieu” attaqués comme hérétiques par ses adversaires. On analysera en même temps la méthode de ces derniers, qui consiste à toujours attribuer aux messages transmis par Vassula le pire de tous les sens possibles, même si ce sens supposé ne correspond pas du tout au contexte de l’oeuvre.

Dans „La Vraie Vie en Dieu, la Personne du Père ne s’identifie pas avec la Personne du Fils

Un des adversaires des écrits de Vassula Ryden est Fr. M. Pacwa. Il l’accuse de confondre les Personnes Divines en identifiant le Fils de Dieu avec le Père et le Saint-Esprit . Comme exemple de cet erreur, il cite un fragment de la phrase prononcée par Jésus : „le Père et Moi [nous] sommes Un et Le Même”. On ne sait pas pour quelle raison la citation n’a pas été donnée en entier et, de plus, a été donnée sans la date du message, ce qui rend presque impossible au lecteur de retrouver le contexte de la phrase.

Les paroles citées par Fr. Pacwa constituent une partie de l’appel du Christ à l’unité, répété à plusieurs reprises. „Unissez-vous ! Unissez-vous ! Soyez un maintenant, comme le Père et Moi sommes Un et le Même!” (15 février 1989)

Dans ce Message, l’appel du Christ fait écho à Sa prière sacerdotale : „Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un” (Jn 17,22). St. Jean note encore d’autres paroles du Christ qui soulignent Son unité avec le Père : „Le Père et moi, nous sommes un” (Jn 10,30).

Mais revenons aux écrit de Vassula. Les paroles du Christ : „comme le Père et Moi sommes Un et Le Même” peuvent se comprendre tout à fait correctement, à savoir : „comme le Père et Moi sommes Un et Le Même Dieu”, c’est-à-dire : „comme le Père et Moi sommes la même substance divine, la même nature divine, la même essence divine”. Ces trois notions sont utilisées par l’Eglise pour „désigner l’être divin dans son unité” (Catéchisme 252).

On ne voit donc pas pourquoi Fr. Pacwa impute aux textes analysées de „La Vraie Vie en Dieu” un sens erroné en lui appliquant le sens : „comme le Père et Moi sommes une seule et même Personne” (expression qui n’existe pas dans „La Vraie Vie en Dieu”).

Ce que fait Fr. Pacwa est inadmissible parce que le contexte de l’ouvrage de Vassula Ryden distingue clairement les Personnes Divines, et c’est ce contexte qui devrait imposer une interprétation des paroles : „Un et Le Même”. Telles sont les règles d’une interprétation sérieuse des textes, telle qu’appliquée par ailleurs dans l’explication des textes bibliques.

Il est difficile de comprendre, pourquoi Fr. Pacwa donne une telle interprétation au texte mentionné plus haut, parce qu’il constate bien le contexte de l’oeuvre de Vassula, distinguant clairement les Personnes Divines. En effet, il écrit: „Sur plus de 85 pages Vassula distingue correctement entre le Père et le Fils” . Il reconnaît encore que plus de 160 fois les écrit de Vassula distinguent bien Jésus de l’Esprit Saint .

On retrouve ici un des exemples de la méthode particulière d’interprétation des textes mentionnée plus haut : le contexte n’a pas d’importance, car aux textes de „La Vraie Vie en Dieu” il faut toujours et à tout prix attribuer le pire de tous les sens possibles : erroné et hérétique.

Le Père O’Carroll indique à juste titre au Père Pacwa qu’en utilisant une pareille méthode on peut mal interpréter même les paroles du Christ dans l’Evangile : „Qui m’a vu a vu le Père” (J 14,9) . Et c’est vrai. Si l’on voulait toujours imputer le pire des sens possibles, on pourrait reprocher à Jésus dans l’Evangile la même erreur que M. Pacwa reproche à Jésus dans „La Vraie Vie en Dieu” : qu’Il s’identifie avec le Père en tant que Personne.

En utilisant la méthode employée par plusieurs adversaires de „La Vraie Vie en Dieu” on pourrait également voir une hérésie dans les paroles du Christ : „Le Père et moi, nous sommes un” (Jn 10,30). En effet, selon la logique de cette méthode il faudrait comprendre les paroles de Jésus comme suit : „nous sommes un, car nous constituons une seule Personne Divine”. On pourrait en plus ajouter – comme on le fait à plusieurs reprises par rapport à „La Vraie Vie en Dieu” – que le texte de l’Evangile est pour le moins „ambigu” et „confus”.

Bien sûr le Père Pacwa sait bien qu’on ne peut pas interpréter les phrases difficiles de la Sainte Ecriture selon la méthode qu’il utilise par rapport aux passages complexes des écrits de Vassula. En effet, pour montrer au Père O’Carroll comment il faut comprendre correctement le texte difficile de Jean (10,30), il cite largement plusieurs docteurs de l’Eglise afin de clarifier ce texte vraiment difficile . Ici, s’agissant de la Bible, il revient à la bonne méthode selon laquelle il faut comprendre les affirmations complexes et ambiguës selon le contexte et ne pas chercher des fautes et des hérésies à tout prix sans tenir compte du contexte. C’est dommage que plusieurs adversaires de „La Vraie Vie en Dieu” n’appliquent pas à cet oeuvre la même méthode.

Peut on appeler le Christ „Père” ?

Fr. M. Pacwa reproche à Vassula de confondre, voire d’identifier les Personnes Divines parce que le Christ se dit „Père” et permet à Vassula de l’appeler ainsi. Pour prouver cette „confusion hérétique”, le Fr. Pacwa a préparé toute une liste des citation isolées de leur contexte et il se réfère entre outre au message du 12 janvier 1987.

Les adversaires de „La Vraie Vie en Dieu” raisonnent d’habitude ainsi: puisque le Père est appelé de la même façon que le Fils, cela signifie qu’ils sont présentés comme une seule personne, ce qui est hérétique. Or, ce raisonnement est erronée, comme il est faux d’estimer que des hommes qui s’appellent Jean, sont la même personne, et comme il est absurde de dire que tous les religieux d’un couvent sont le même individu parce qu’on les nomme „Père”! Il est étonnant que les adversaires de „La Vraie Vie en Dieu” répètent ce raisonnement l’un après l’autre sans voir son absurdité. Mais on reviendra encore à ce problème.

En accusant Vassula d’identifier le Père avec le Fils – par le fait de leur appliquer le nom du „Père” – Fr. Pacwa et beaucoup d’autres adversaires confondent deux approches du mystère de la Sainte Trinité, deux réalités pourtant très claires dans la théologie catholique.

En effet, dans la théologie dogmatique, on considère les Personnes Divines soit dans leur immuables relations trinitaires, soit dans leur rapport aux êtres créés. On ne peut jamais confondre ces deux réalités, ces deux aspects du mystère trinitaire.

Quant aux relations entre les Personnes Divines, elles sont éternelles et immuables. Cela veut dire que la Première Personne Divine, le Père, est toujours Père par rapport au Fils, c’est-à-dire en relation à la Deuxième Personne Divine: Il est toujours Celui qui engendre. Ainsi on ne peut jamais dire – sans tomber dans une véritable hérésie trinitaire – que la Deuxième Personne est par rapport à la Première Personne Divine une fois le „Fils” et l’autre fois le „Père”, c’est-à-dire une fois Celui qui est engendré et l’autre fois Celui qui engendre. On ne peut également dire que, dans les relations trinitaires, le Fils est le „Père” de l’Esprit Saint – c’est-à-dire Celui qui l’engendre – ou bien inversement. Les relations entre les Personnes Divines sont immuables et éternelles et, grâce à elles, ces Personnes se distinguent réellement entre Elles. Alors, confondrait les Personnes Divines celui qui nierait leur relations d’origines et non celui qui les appellerait du même nom. Et Vassula sûrement ne le fait pas dans ses écrits.

Quand, dans les écrits de Vassula, Jésus s’appelle Lui-même „Père”, il ne s’agit jamais de Sa relation trinitaire à la Première ou à la Troisième Personne Divine. Autrement dit quand Jésus se déclare „Père”, et permet à Vassula de l’appeler ainsi, Il ne se dit jamais „Père du Père Eternel” ni „Père du Saint-Esprit”: Il ne se dit Celui qui engendre.

Le Christ, dans les écrits de Vassula, s’appelle „Père” uniquement dans Sa relation à nous: il est Père pour nous, pour toute l’humanité , et non pour les autres Personnes Divines. Il s’agit donc ici – du point de vue théologique – de la relation des Personnes Divines aux êtres crées. Dans cette relation on peut – sans tomber dans l’erreur – appeler par le nom „Père” non seulement le Christ, mais également l’Esprit Saint.

En effet, dans la prophétie messianique d’Isaïe qui prédit la naissance de Jésus Christ, Il est appelé „Père éternel”: „Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu l’empire sur les épaules, on lui donne ce nom: Conseiller-merveilleux, Dieu-fort, Père-éternel, Prince-de-la-Paix” (Is 9,5). Dans l’hymne „Veni, Sancte Spriritus”, on donne au Saint Esprit le nom de „Père des pauvres” (Pater pauperum)

Cela est correct parce que, dans ce cas, le nom: „Père” ne désigne pas une Personne Divine dans sa relation immuable et éternelle aux autres Personnes Divines, mais une relation „paternelle” du Créateur à Sa création. Puisque nous sommes créés par toutes les Personnes Divines, c’est-à-dire par la Sainte Trinité (cf. Catéchisme 292), alors Toute la Trinité et Toutes les Personnes Divines sont notre „Père”.

Le problème de déterminer à laquelle des Personnes Divines s’adresse l’homme en disant „notre Père” n’est pas nouveau en théologie. Il est lié au problème théologique de notre création, filiation et à celui des noms propres et attribués aux Personnes Divines. On peut approfondir cette question complexe en se référant aux manuels dogmatiques qui, lorsqu’ils traitent de la Sainte Trinité, consacrent d’habitude un chapitre aux noms des Personnes Divines . Sans entrer dans les détails, on peut dire que, du point de vue théologique, toute la Sainte Trinité et chacune des trois Personnes Divines, en tant que notre Créateur, est notre „Père” et peut être appelée ainsi. A ce propos Saint Thomas d’Aquin dit: „quand on dit à Dieu „notre Père”, on s’adresse à Toute la Trinité ” Dans l’Ancien Testament, Dieu, – et non pas Une seule Personne Divine –, est appelé „Père”. Il n’y a ici aucune confusion ni identification des Personnes Divines puisque dans ce cas ce nom ne décrit pas les relations trinitaires mais la relation: Créateur-créatures.

Si donc quelqu’un reproche à Vassula de mal employer le nom du Père, il exprime ses propres convictions, sa propre opinion théologique, ses propres lacunes, et non pas l’enseignement dogmatique de l’Eglise.

Pourquoi, quand on traite de la Sainte Trinité, une fois il y a „identification” et l’autre fois „différence”

Fr. Pacwa reproche aux écrits de Vassula que Jésus se présente une fois comme identique à l’Esprti Saint et, dans un autre paragraphe, distinct de Lui .

Tout d’abord, il faut préciser que le mot „identique” par rapport aux Personnes Divines est totalement absent des messages de la Vraie vie en Dieu. Ce reproche est donc sans aucun fondement. Et quant à cette „double” présentation, il faut dire que – du point de vue de la théologie – elle n’est pas nécessairement hérétique. Plus encore, on ne peut pas présenter autrement Celui qui est à la fois Un et Trine. C’est là exactement le mystère de notre foi qu’il y a un seul Dieu et que les Personnes Divines se distinguent l’Une de l’Autre réellement „par leurs relations d’origine” (cf. Catéchisme 254).

Ainsi donc, si dans un passage de „La Vraie Vie en Dieu” l’expression critiquée „le même” ou „la même” suggère une „identification”, il s’agit de la nature Divine, laquelle est une et la même pour chaque Personne Divine ; par contre, quand une distinction s’y manifeste, il s’agit des Personnes Divines, lesquelles ne sont pas identiques. Cette présentation du mystère trinitaire dans „La Vraie Vie en Dieu” est donc parfaitement correct théologiquement.

Il faut souligner la ressemblance entre le langage de „La Vraie Vie en Dieu” – qui dérange tellement ses adversaires – et celui du Synode de Tolède XI en 675, qui essaie d’exprimer avec des mots humains, donc très limités, l’impénétrable mystère de la Sainte Trinité. On peut lire dans les documents synodaux : „Le Père est cela même qu’est le Fils, le Fils cela même qu’est le Père, le Père et le Fils cela même qu’est le Saint-Esprit, c’est-à-dire un seul Dieu par nature.” On retrouve dans ce texte – qui exprime la foi et l’enseignement de l’Eglise – cette „identification” qui inquiète tant les adversaires de „La Vraie Vie en Dieu”.

Le même synode exprime l’autre aspect du mystère trinitaire: „Celui qui est le Fils n’est pas le Père, et celui qui est le Père n’est pas le Fils, ni le Saint-Esprit n’est celui qui est le Père ou le Fils” . Ici est indiquée la différence réelle entre les Personnes Divines que l’on retrouve également dans les écrits de Vassula.

Une fois de plus une conclusion s’impose : le mystère de Dieu un et trine est présenté dans „La Vraie Vie en Dieu” de façon identique à l’enseignement dogmatique de l’Eglise.

Des façons différentes d’exprimer des mystères de la foi dans les messages et dans les dogmes de l’Eglise

Il n’y a pas dans les écrits de Vassula – répétons le une fois de plus – de doctrine qui contredirait les dogmes de l’Eglise. Ce qui donne lieu à ces fréquentes attaques sans fondement, ce ne sont que les différences du langage utilisé pour exprimer les mêmes vérités. A cause du langage spécifique des messages, on trouve parfois dans La Vraie Vie en Dieu des expressions qui peuvent surprendre quelqu’un et même le choquer provoquant des attaques et des critiques. Une des phrases qui est devenue la cible préféré des attaques est la suivante: „Je Suis la Sainte Trinité, tu as bien discerné” (11.04.88) . En effet, Fr. Pacwa voit dans ce passage deux erreurs: Jésus – selon lui – s’identifie avec la Personne du Père et, en plus, se déclare „le même que la Sainte Trinité”.

On peut comprendre que quelqu’un soit surpris par la déclaration de Jésus: „Je suis la Sainte Trinité”, car on est habitué à un autre langage théologique, „descriptif”, exprimé en troisième personne grammaticale. C’est sous cette forme que sont enseignés entre outres les dogmes de l’Eglise. Et c’est dans ce langage „descriptif” que le Catéchisme de l’Eglise Catholique exprime la vérité qui choque et scandalise tant, quand elle est mise dans la bouche de Jésus dans les messages de „La Vraie Vie en Dieu” : „Je suis la Sainte Trinité”. En effet, le Catéchisme – dans un langage différent – dit pratiquement la même chose quand il essaie de nous approcher du mystère incompréhensible de l’unité trinitaire: „A cause de cette unité, le Père est tout entier dans le Fils, tout entier dans le Saint-Esprit; le Fils est tout entier dans le Père, tout entier dans le Saint-Esprit; le Saint-Esprit tout entier dans le Père, tout entier dans le Fils” (Catéchisme 255, Cc. Florence en 1442, DS 1331).

Ce langage „descriptif”, à la troisième personne n’est pas le seul moyen d’exprimer les mystères de la foi. En effet, dans la Sainte Ecriture, les vérités trinitaires sont exprimées non seulement à la troisième personne grammaticale, mais encore à la première. Ainsi p. ex. Jésus exprime l’unicité de la nature Divine en disant: „Le Père et moi, nous sommes un” (Jn 10,30). Le même langage – c’est-à-dire les phrases à la première personne – se trouve dans les messages transmis par Vassula Ryden.

A tous ceux qui critiquent l’affirmation: „Je suis la Sainte Trinité” on peut poser quelques questions. D’abord, à quelles formules dogmatique de l’Eglise s’oppose cette phrase? Quelles déclarations papales, conciliaire ou synodale y sont mises en doute ou rejetées? Et ensuite, comment – d’après les adversaires de „La Vraie Vie en Dieu” – la Sainte Trinité devrait-Elle s’exprimer „correctement”. Comment doit parler „comme il faut” Celui qui est un et même temps trine, Celui qui parle comme une Personne Divine, distincte réellement des Autres, mais qui est en même temps „Dieu tout entier” (cf. Catéchisme 253), qui possède toute la substance Divine, une pour toute la Trinité?”

Au lieu de critiquer, il parait plus prudent de respecter le mystère insondable de la Sainte Trinité et surtout d’interpréter toutes les vérités trinitaires „choquantes” de „La Vraie Vie en Dieu” selon leur contexte qui dit très clairement et correctement: il n’y a qu’un seul Dieu en trois personnes différentes.

Mais revenons au problème important de la théologie exprimée à la première et à la troisième personne grammaticale. On a déjà dit que la théologie des dogmes est formulés à la „troisième personne”, tandis que les messages de „La Vraie Vie en Dieu” sont exprimés à la „première personne”. Cela veut dire que ce qui est exprimé en langage théologique, p. ex. comme: „Jésus est…” aura son équivalent dans les messages de „La Vraie Vie en Dieu”: „Moi, Jésus, je suis…”

Il faut bien prendre conscience de cette différence. Pourquoi ? D’abord du fait que – comme on l’a dit – la théologie exprimée à la „première personne” peut choquer, parce qu’on n’y est pas habitué. Ensuite il faut prendre conscience qu’il n’est pas facile de „traduire” les dogmes trinitaires en un langage correct applicable à une Personne Divine parlant à la première personne. Il n’est pas moins difficile de faire le contraire: „traduire” des allocutions exprimées dans les messages à la première personne en la théologie „descriptif”, en troisième personne, à laquelle on est habitué. Il faut bien noter cette difficulté parce que les lecteurs de „La Vraie Vie en Dieu” – y trouvant une théologie exprimée à la „première personne” – font souvent, sans s’en rendre compte, une „traduction” théologique „à la troisième personne”.

De ce fait, les adversaires des écrits de Vassula devraient se rendre compte de ce qu’ils font lorsqu’ils s’efforcent d’y trouver des hérésies. En effet, avant de juger de la convergence ou du désaccord des messages avec les dogmes de l’Eglise, ils sont obligés de faire une certaine „traduction”, c’est-à-dire qu’ils doivent exprimer les paroles des messages du Christ ou bien de Dieu le Père en langage théologique (exprimé à la troisième personne). Et ici, il y a un grand danger de commettre des erreurs. En effet, cette „traduction” des messages en langage théologique est souvent une „interprétation” malheureusement trop souvent fantaisiste, qui ne tient pas compte du contexte.

Il arrive donc que quelqu’un croit d’avoir trouvé des confusions, des erreurs, et même des hérésies dans „La Vraie Vie en Dieu”, et pourtant, en réalité, c’est dans sa propre interprétation théologique qu’il les trouve, et non pas dans les messages-mêmes. C’est plus au moins comme si quelqu’un traduisait d’abord incorrectement et de manière non fidèle un ouvrage théologique, et puis se mettrait à le critiquer et y trouver des hérésies.

Preuve en est l’accusation que Jésus se présente comme „identique” en tant que personne avec le Père alors que le mot „identique” n’existe pas dans les messages de „La Vraie Vie en Dieu”, et l’expression attaquée „Un et le Même” peut se comprendre tout à fait correctement, comme on l’a déjà dit. Alors ce n’est donc que l’interprétation fantaisiste des adversaires des écrits de Vassula qui „crée” des hérésie là où il n’y en a pas et, après cet „acte créateur”, les pousse à les dénoncer et à mette en garde les lecteurs potentiels.

Dans „La Vraie Vie en Dieu”, la Personne du Fils n’est pas identifiée avec la Personne de l’Esprit Saint

Dans les paroles du Christ: „Quiconque rejette les Oeuvres de Mon Saint Esprit, Me rejette, car l’Esprit Saint et Moi sommes Un et le Même !…” (11 octobre 1988) , Fr. Pacwa voit encore une confusion entre les Personnes Divines : cette fois-ci ce serait entre le Christ et l’Esprit Saint.

Une fois de plus, on voit ici un exemple de la possibilité – si on le désire absolument – d’appliquer à un texte un sens qui contredit le contexte. En effet, Fr. Pacwa donne aux paroles : „Un et le Même” un sens erroné, c’est-à-dire : „le Fils et l’Esprit Saint s’identifient en constituant une Personne Divine”. Ce n’est là qu’une interprétation. Le passage du message ne dit pas du tout cela. Plus encore, le contexte de l’ouvrage n’autorise pas une telle interprétation, car – comme on a vu – „La Vraie Vie en Dieu” présente les Personnes Divines comme réellement distinctes, ce que constate même Fr. Pacwa .

Les paroles attaquées peuvent donc et doivent être comprises : „Un et le Même Dieu” c’est-à-dire le Fils et l’Esprit Saint, ainsi que le Père, sont le même Dieu, étant de la même substance Divine, la même nature Divine, la même essence Divine (cf. Catéchisme 253.)

Il est à souligner qu’aucun sens erroné ou hérétique ne se trouve dans les écrits de Vassula Ryden, mais uniquement dans ce qui leur est imputé par les adversaires de „La Vraie Vie en Dieu”. La doctrine trinitaire de ce chef-d’oeuvre théologique correspond entièrement à ce qu’enseigne le synode de Tolède XI en 675 : „Le Père est cela même qu’est le Fils, le Fils cela même qu’est le Père, le Père et le Fils cela même que le Saint-Esprit, c’est-à-dire un seul Dieu par nature” (DS 530; cf. Catéchisme 253). A noter l’expression synodale : „cela même que”, équivalent du „Un et le Même”, si souvent attaqué dans les écrits de Vassula.

Peut on dire que le Fils de Dieu est „Esprit”?

Les paroles du message du 24 septembre 1988 : „Rappelle-toi que Je suis Esprit et tout ce que J’ai, Je le partage avec ton esprit”, n’ont pas, elles non plus, échappé aux attaques acharnées des adversaires de „La Vraie Vie en Dieu”.

Fr. Pacwa place ce fragment du message du 24 septembre 1988 parmi „les affirmations incorrectes concernant l’Esprit Saint” , sans même préciser en détails son objection. Cependant, le contexte de l’article de Fr. Pacwa fait penser qu’il y voit encore une hérésie d’identification des Personnes Divines.

Analysons donc le contenu théologique du message, où il n’est pas formellement précisé quelle est la Personne Divine qui parle. En effet, à la question : „Mon Dieu?” Vassula reçoit une réponse : „Je suis. Rappelle-toi que Je suis Esprit et tout ce que J’ai, Je le partage avec ton esprit.” Celui qui parle dans ce message se désigne comme Dieu, le Créateur, la Vie, le Seigneur. Il se présente encore comme „Père” de Vassula. En tout cas, Celui qui parle – Dieu le Père ou bien Jésus Christ – se désigne : „Je suis Esprit”.

Le P. Pacwa avait-il raison de citer ce passage parmi les „erreurs trinitaires” concernant l’Esprit Saint ? Y a-t-il dans ce fragment identification du Saint Esprit avec Dieu le Père et avec le Fils de Dieu en tant que Personnes Divines ? La réponse est : Non. Il n’y a ici rien d’autre que l’application tout à fait correcte du mot „esprit” qui a plusieurs significations. Il n’existe ici qu’une ressemblance purement verbale des mots et non pas l’identifications des Personnes Divines au niveau ontologique.

En effet, il suffit de consulter un dictionnaire biblique pour voir combien de significations peut avoir, dans la Bible, le mot „Esprit” ou „esprit”. Pour cette raison St. Paul peut appeler le Christ ressuscité „l’esprit”, sans pour autant l’identifier avec le Saint Esprit. En effet, en parlant de Lui comme du dernier Adam, il dit: „le dernier Adam est un esprit qui donne la vie” (1 Kor 15,45).

En théologie dogmatique, la notion „Esprit” par rapport à Dieu possède au moins un double sens. En effet, elle peut être appliquée à la Troisième Personne Divine, c’est-à-dire à l’Esprit Saint, mais elle a également une relation à la nature Divine, commune aux trois Personnes Divines. En utilisant la notion „esprit” dans le second sens, on dit que Dieu est esprit, c’est-à-dire qu’il n’est pas matériel et possède toutes les qualités de l’être qu’on appelle esprit en philosophie et en théologie.

Selon la théologie catholique, toutes les propriétés de la nature, c’est-à-dire de la substance Divine, sont communes aux trois Personnes Divines ; p. ex. chacune d’Elles est éternelle, infinie dans Sa perfection, immuable etc. Puisque, dans Sa substance, Dieu est esprit, il faut dire que chacune des trois Personne Divine est esprit, c’est-à-dire possède toutes les qualités de l’être spirituel. On dit : Dieu est esprit. On peut dire aussi que Dieu le Père est esprit, le Fils de Dieu est esprit et l’Esprit Saint est esprit.

Alors, lorsque dans un message, transmis par Vassula, Dieu le Père ou Jésus dit : „Je suis Esprit” – à noter que plusieurs mots, par le respect, sont écris souvent avec la majuscule – cela signifie : „Je ne suis pas matériel. Je suis un Etre spirituel qui est capable de connaître, d’aimer etc.”

Conclusion : puisque chacune des Personnes Divines possède la même nature spirituelle, Elle est donc esprit et peut dire : „Je suis Esprit”. Il n’y a donc pas dans le passage attaqué de „La Vraie Vie en Dieu” d’hérésie d’identification des Personnes Divines.

La ressemblance verbale des noms n’est pas une identifications ontologique des Personnes Divines.

Pour prouver l’hérésie trinitaire d’identification des Personnes Divines, les adversaires de „La Vraie Vie en Dieu” ramassent d’habitude une quantité des citations où se trouvent des appellations semblables ou bien identiques appliquées aux Personnes Divines. Ainsi, pour prouver l’identification par Vassula du Fils avec le Saint Esprit Fr. Pacwa tire des messages de „La Vraie Vie en Dieu” des paroles de Jésus dans lesquelles Il se caractérise comme „l’Esprit de vérité”, „l’Esprit d’Amour”, „l’Esprit de Grâce” etc.

Il est exact que dans les messages de „La Vraie Vie en Dieu” Jésus Christ et l’Esprit Saint sont parfois désignés par les mêmes appellations, mais cela ne veut pas dire qu’Il sont la même personne. Chercher de noms Divins semblables pour démontrer l’identifications des Personnes Divines est une perte de temps, car le principe de cette méthode est tout à fait erroné.

En effet, c’est une erreur méthodologique et théologique – peut être la plus grave – des adversaires des écrits de Vassula, que de voir l’identification des Personnes Divines dans le fait de leur appliquer les mêmes noms. C’est comme d’essayer de „prouver” que tous les médecins du monde sont la „même personne” car ils s’appellent „médecins” et tous soignent les malades.

Ce raisonnement est absurde, faux, et pourtant on le retrouve chaque fois que quelqu’un se fixe comme but de trouver des hérésies trinitaires dans les écrits de Vassula. On retrouve cette méthode dans les article de Fr. Pacwa. En effet, à plusieurs reprises, il accuse Vassula d’identification de la Personne du Père avec celle du Fils parce que Jésus explique qu’Il est „notre Père”, „Père de tous” et qu’on peut l’appeler ainsi. De même, Fr. Pacwa attribue à „La Vraie Vie en Dieu” la même identification hérétique de la personne du Fils avec celle du Saint Esprit, disant que Jésus y est présenté comme Esprit, Esprit d’Amour, Esprit de Sagesse, etc.

On pourrait, de ce fait, comparer l’effort opiniâtre de Fr. Pacwa – et de tous les autres adversaires de „La Vraie Vie en Dieu”, qui reproduisent sa méthode – au travail insensé de quelqu’un qui se fixerait comme but de prouver que toutes les personnes du monde entier portant le nom de Jean sont le „même homme” ou la „même personne”!

Or dans les accusations de Fr. Pacwa, justifiées en apparence, se cache pourtant un oubli – sûrement involontaire – de l’enseignement dogmatique de l’Eglise au sujet des différences entre Personnes Divines.

Expliquons cette dernière affirmation. En fait, selon l’enseignement de l’Eglise, rappelé par le Catéchisme, les trois Personnes Divines se distinguent réellement l’Une de l’Autre „par leur relations d’origine” (Catéchisme 254) et non seulement par leur noms. Ainsi donc „„Père”, „Fils”, „Esprit Saint” ne sont pas simplement des noms” (Catéchisme 254).

Et c’est précisément cette vérité dogmatique qui est souvent oubliée par les adversaires de „La Vraie Vie en Dieu” lorsqu’ils attaquent les passages parlant de la Sainte Trinité. Je ne veut pas dire que ces adversaires ignorent l’enseignement de l’Eglise au sujet des relations d’origine dans la Sainte Trinité. Cette doctrine est sûrement bien connue par le Père Pacwa, ce dont il donne plusieurs preuves. Plus encore, on pourrait dire que c’est paradoxalement au nom de cette doctrine qu’il lutte contre la théologie trinitaire de „La Vraie Vie en Dieu”. Pourtant, bien qu’il paraisse connaître cette doctrine, il l’oublie pratiquement lorsqu’il s’engage dans sa croisade contre les „hérésies” trinitaires.

Expliquons-le davantage : En fait, selon les dogmes trinitaires de l’Eglise – comme nous l’avons déjà dit – les Personnes Divines ne se différencient pas par leur appellations, mais par leurs relations d’origine. Cela signifie que Père se distingue des autres Personnes Divines, non pas par son nom „Père”, mais par cela qu’Il engendre le Fils. Le Fils est réellement différent des autres Personnes, non par le fait qu’Il s’appelle autrement que le Père et l’Esprit Saint, mais parce qu’Il est engendré. Et enfin la Troisième Personne Divine ne s’identifie pas avec les autres Personnes par son nom „Esprit”, mais par le fait réel qu’Elle „procède” (cf. Catéchisme 254). C’est cette doctrine du Concile de Latran IV en 1215 que le Catéchisme nous rappelle en disant : „C’est le Père qui engendre, le Fils qui est engendré, le Saint-Esprit qui procède” (Catéchisme 254).

Ainsi donc – rappelons le encore une fois – ce ne sont pas les noms que l’on donne aux Personnes Divines qui les différencient, mais Leurs relations d’origine. Pourtant quand les adversaires de „La Vraie Vie en Dieu” veulent y trouver des hérésies, ils laissent de coté l’enseignement dogmatique sur les relations trinitaires et s’acharnent à rechercher et isoler les passages où les mêmes noms sont appliqués aux Personnes Divines. Quand ils en trouvent, ils sont convaincus d’avoir trouvé une hérésie trinitaire d’identification des Personnes de la Sainte Trinité. Or, cette méthode – répétons le encore une fois – est inacceptable du point de vue théologique. Il n’y a pas de logique dans cette procédure, pas plus qu’il n’y en aurait dans l’affirmation que trois enfants sont le même garçon, le même individu, parce que tous trois portent le même nom : Jean !

Alors, le travail opiniâtre accompli par Fr. Pacwa – réunissant dans ses trois articles une quantité de fragments isolés de messages où les Personnes Divines portent le même nom ou un nom semblable – n’a aucune valeur de preuve.

Pour démontrer que Vassula identifie les Personnes Divines, il faudrait prouver qu’elle conteste ou bien identifie leurs relations d’origine dans la Sainte Trinité, parce que ce sont elles, et non pas les appellations des Personnes, qui les différencient réellement. En d’autre termes, on pourrait parler d’identification erronée des Personnes Divines si, dans les textes mis en cause de Vassula, se trouvaient des affirmations du genre : „Le Père est Celui qui engendre, le Fils engendre et l’Esprit Saint engendre”, ou „Le Père est engendré comme le Fils est engendré et comme l’Esprit Saint est engendré”, ou encore : „Le Père procède, le Fils procède et l’Esprit Saint procède”. Il n’existe aucune affirmation pareille dans les écrits de Vassula, alors on ne peut pas l’accuser d’identification des Personnes Divines. La ressemblance et même l’identifications des appellations des Personnes Divines n’est pas leur identification au niveau de leur existence réelle c’est-à-dire au niveau ontologique. Dans les messages transmis par Vassula, il n’existe donc aucune erreur trinitaire et il n’y en a pas non plus d’autres hérésies qu’on puisse lui reprocher.

Vassula n’enseigne pas le patripassianisme

Le patripassianisme est une hérésie selon laquelle le Père et le Fils ne seraient qu’une seule personne ; ce serait donc Dieu le Père qui aurait souffert et serait mort sur la croix sous la forme de Jésus Christ. Puisque Fr. Pacwa accuse les écrits de Vassula d’identifier les Personnes Divines, il s’efforce donc de leur reprocher également cette vielle hérésie trinitaire. En procédant à une analyse astucieuse, mais sans toutefois parvenir à lui imputer un patripassianisme formel, il arrive à la conclusion : „Peut-être que Vassula pense que c’est Jésus qui a souffert, mais le texte n’est pas clair”

Tout d’abord, le „peut-être” est abusif. Il faut dire que dans „La Vraie Vie en Dieu”, il est tout-à-fait clair que c’est Jésus Christ qui a souffert et est mort sur la croix et non pas le Père. Il suffit de lire un des nombreux passages où est décrite la passion du Seigneur, le Fils de Dieu, fait homme. Comme exemple, on peut citer le message du 9 novembre 1986, où Jésus rappelle Sa passion, Sa mort et Ses dernières paroles adressées au Père, avec lequel Il ne s’identifie pas. Pour dissiper les derniers doutes à propos de Qui a souffert sur la croix, Jésus termine : „Moi Jésus Christ, Je t’ai dicté le récit de Mon agonie”.

Pourtant – comme si tout cela n’avait pas d’importance, comme si le contexte n’avait aucune valeur – Fr. Pacwa, en appliquant sa méthode préférée, s’acharne sur un court dialogue entre Jésus et Vassula :

„- Je T’aime, Père, au-delà des mots.
– Je t’aime, Ma fille”. (7.4.1987)

Puisque dans la suite de ce dialogue, Celui qui a été appelé par Vassula „Père” et qui l’a appelée „Ma fille” parle des ses souffrances et de sa mort sur la croix, Fr. Pacwa développe son soupçon de patripassianisme, c’est-à-dire que – selon lui – ce serait Dieu le Père qui décrit ici Sa mort sur la croix. Peu importe pour Fr. Pacwa que Celui qui décrit ses souffrances et sa mort sur la croix se présente clairement dans le même passage comme Jésus Christ! En effet, Il dit : „Vassula, n’aie pas peur, car Moi Jésus, Je suis avec toi” (7 04.1987).

Il ne s’agit donc pas de la mort sur la croix de Dieu le Père mais bien de celle de Jésus. Cela est parfaitement clair pour tout lecteur, mais pas pour Fr. Pacwa. Pourquoi? Uniquement parce que Vassula s’adresse à Jésus en l’appelant „Père” et parce que Lui l’appelle „Ma fille”.

Même ici, il n’y a aucune erreur ni hérésie. Nous avons déjà examiné le premier „problème”, à savoir si l’on peut, en s’adressant au Christ, l’appeler „Père”. Mais il reste encore l’autre „problème” : le Christ a-t-Il le droit d’appeler Vassula „Ma fille” ? Fr. Pacwa y voit une des nombreuses preuves de confusion et d’identification hérétique des Personnes Divines.

Or Jésus possède bel et bien ce droit et Il en profite. En effet, Il s’adresse à ses disciples en disant : „Mes enfants” (cf. Mc 10,24; J 13,33; 21,5). S’identifie-t-il par là avec le Père en tant qu’une Personne Divine ? Sûrement pas, pas plus qu’Il ne le fait lorsqu’il appelle Vassula „Ma fille”.

D’ailleurs c’est exactement avec les mêmes mots : „Ma fille”, que Jésus s’adresse également p. ex. à la bienheureuse Soeur Faustine , qui à son tour parle de „Son coeur paternel” et même l’appelle sa „Mère” , assurément sans le confondre avec la Sainte Vierge.

Ainsi donc „La Vraie Vie en Dieu” n’identifie pas les Personnes Divines, pas plus qu’elle n’enseigne l’hérésie du patripassianisme. Ce n’est que la méthode erronée des adversaires des écrits de Vassula qui leur permet de lui imputer ces erreurs, comme on pourrait les imputer également à d’autres personnes, p. ex. à la bienheureuse Soeur Faustine. En effet, dans un des messages, Jésus lui dit qu’il est Père des pécheurs, qui a consacré Sa vie pour eux : „Mon Coeur est rempli d’une grande miséricorde pour les âmes, et particulièrement pour celles de pauvres pécheurs. Pourvu qu’elles puissent comprendre que Je suis pour elles le meilleur Père, que de Mon coeur a coulé le sang et l’eau pour elles, comme d’une source abondamment remplie de miséricorde…”

Il n’y a aucune erreur doctrinale dans „La Vraie Vie en Dieu”

Pendant une longue période, j’ai examiné les écrits de Vassula non seulement phrase par phrase mais mot par mot, pour vérifier si leur contenu correspond à l’enseignement dogmatique de l’Eglise. Le résultat de ce travail m’a surpris car je connaissais l’ignorance théologique de Vassula, je savais qu’elle n’avait reçu aucune éducation théologique. Or je n’ai pas trouvé une seule phrase, ni – et je le dis très consciemment – un seul mot qui impliquerait un sens contraire à l’enseignement dogmatique de l’Eglise. Au contraire, j’ai toujours retrouvé la même doctrine que celle de l’Eglise, exprimée dans un langage tout-à-fait original, mais cependant entièrement conforme à la théologie dogmatique.

Mon étonnement fut d’autant plus grand que, durant plus de vingt ans de cours de théologie dogmatique donnés aux séminaristes et aux laïcs, j’ai vu les difficultés que rencontraient les étudiants en théologie lorsqu’ils devaient exprimer par écrit les vérités théologiques qu’ils avaient pourtant étudiées parfois pendant plusieurs années. Très souvent, on pouvait leur reprocher de réelles hérésies matérielles (c’est-à-dire exprimées sans le vouloir consciemment). Par contre, dans les écrits de Vassula je n’ai jamais constaté une seule phrase, – je le répète – un seul mot qui contredise les dogmes de l’Eglise.

J’ai examiné son enseignement sur l’unité de l’Eglise, qui est – à mes yeux – le même que celui du Concile Vatican II .

Bien que je ne les aie pas commentés ici, j’ai également soigneusement étudiés tous les autres passages attaqués par Fr. Pacwa, sans rien y trouver d’autre que l’enseignement de l’Eglise et celui des mystiques reconnus par Elle.

Pour cette raison, j’étais et je suis toujours prêt à discuter sur chaque phrase et chaque mot de „La Vraie Vie en Dieu”, mais à une seule condition : que l’adversaire de cette oeuvre utilise une méthode honnête – c’est-à-dire celle qu’on emploie dans l’exégèse biblique – et non une méthode tendancieuse. En effet, il est trop facile de ridiculiser un ouvrage en rassemblant un tas de citations isolées de leur contexte, apparemment contradictoires ou privées de leur sens. On pourrait le faire très facilement même avec la Bible, si l’on désirait démontrer qu’elle n’est qu’un livre rempli d’absurdités. Oui, on peut „prouver” tout ce que l’on veut, dès lors que l’on s’écarte des méthodes convenables.